jeudi 11 avril 2013

12 ROUGES ET NOIRES


ROUGES ET NOIRES

par Jean Devriès

Basée sur le thème classique de "Out of the world" de Paul Curry, voici une simple routine, claire et nette, qui jettera dans la perplexité le spectateur, surtout si elle est présentée avec le même jeu de cartes ayant servi lors d'un précédent tour (voir Note à la fin texte).

Effet. Après avoir mélangé le jeu, le présentateur montre que les cartes sont dans le désordre. Puis le spectateur distribue les cartes, faces en bas, en séparant au fur et à mesure "intuitivement" des "rouges" d'un côté et des"noires" de l'autre, constituant ainsi deux piles distinctes. Une carte choisie dans le reste du jeu, face en haut, est insérée, en guise de marqueur, dans la pile correspondante supposée de "même couleur". Le présentateur mélange alors les deux piles entre elles pour détruire le "pronostic intuitif" du spectateur. Malgré cela les cartes demeurent réunies par couleur en deux groupes: l'un rouge, l'autre noir...( voir le Vidéo-clip).



Préparation.
Arranger le jeu de la façon suivante, à partir du dessus: 18 cartes rouges et noires mélangées (accentuer leur courbure naturelle longitudinale), 17 cartes rouges "convexes" (courber leurs grands côtés vers le haut), 17 cartes noires (accentuer leur courbure naturelle longitudinale) (Photo 1).

Déroulement du tour.
1°/ Commencer par un mélange usuel (à la française) comme expliqué ci-après. Tenir le jeu entre les pouce et majeur droits près des coins supérieurs. Au cours des mouvements ascendants et descendants de la main droite, le pouce gauche retient dans la main gauche restant immobile, légèrement à chaque passage, une à trois cartes (pas plus) du dessus du jeu (Photo 2a
. Dans ces conditions, le fait que les trois groupes de cartes du jeu présentent des courbures longitudinales différentes, la transition de l'un à l'autre se fera automatiquement, sans qu'ils se mélangent entre eux. Le mélange paraîtra convaincant s'il est exécuté de manière naturelle, sans précipitations. Eventuellement, terminer en faisant tomber les cartes "en pluie" entre les mains.
A présent, l'ordre initial des trois groupes est inversé (17 cartes noires, 17 rouges, 18 rouges et noires mélangées).
2°/ S'adresser au spectateur pour lui rappeler, non sans humour, que dans le jeu il existe deux sortes de cartes: « des rouges et des noires..., et cela en nombre égal!...» Tout en parlant retourner le jeu et étaler les premières cartes visibles: rouges et noires mélangées (Photo 2b). Dire alors: « Je vous propose de faire un test personnel...Vous allez distribuer les cartes, une à une, en deux piles distinctes, l'une "rouge" et l'autre "noire", mais intuitivement sans regarder la face des cartes!...»
Retourner alors le jeu, face en bas, et exécuter une courte démonstration. Du dessus du jeu retirer deux cartes et les disposer séparément sur le tapis, en précisant qu'elles figurent l'emplacement des deux piles (par ex., à droite les "rouges", à gauche les "noires"). Puis sur elles distribuer au hasard 4 ou 5 cartes supplémentaires.
Donner le jeu au spectateur l'invitant à poursuivre lui-même la distribution (Photo 3). Insister sur le fait qu'il peut distribuer les cartes sur les piles, à sa guise comme il le sent intuitivement, plus ou moins en alternance (puisqu'il existe autant de rouges que de noires).
Au fur et à mesure qu'elles sont distribuées, compter mentalement les cartes, y compris celles de la démonstration préliminaire. Parvenu à 28 ou 29 cartes faire signe au spectateur d'arrêter la distribution,sous prétexte que « ce serait trop long..., il y a suffisamment de cartes comme çà... » Toutefois lui permettre d'en distribuer encore 3 ou 4...
A ce stade le spectateur ne sait pas que chaque pile consiste en une moitié supérieure de cartes rouges et une inférieure de noires.
3°/ Reprendre le reste du jeu des mains du spectateur et le tenir, face en haut, dans la position du mélange usuel en main droite. Commencer à peler les cartes lentement, une à une, dans la main gauche et inviter le spectateur à choisir une rouge ou une noire (Photo 4). "Jeter" la carte sélectionnée, face en haut, sur le tapis et mettre à l'écart les restantes.
Suivant la couleur de la carte choisie prendre la pile "correspondante" sur le tapis et dire: « On va donc marquer cette pile! » Etaler les cartes (faces en bas) entre les mains. Discrètement repérer dans la zone médiane de l'éventail le petit décalage entre les deux lots de cartes (rouges et noires) résultant de leurs courbures opposées (Photo 5a). Prendre la carte du spectateur et, négligemment, l'insérer, face en haut, au niveau du décalage en question (Photo 5b). Si celui-ci n'était pas perceptible, de toute façon, insérer la carte en plein milieu de l'éventail. Refermer l'étalement. Egaliser le paquet et le poser sur le tapis.

4°/ A présent annoncer au spectateur sur un ton sérieux: « Je vais maintenant détruire votre pronostic en mélangeant les Rouges et les Noires entre elles!...» Sur ces paroles prendre les deux piles, une dans chaque main, et les tenir dans la position du mélange Faro. Au moment où les paquets sont amenés l'un contre l'autre, on pourra repérer sur leurs grandes tranches supérieures respectives la ligne de séparation entre la moitié supérieure (cartes rouges) et l'inférieure (cartes noires). Aussi, en conservant cette ligne, il est facile de faire coïncider les moitiés respectives des deux paquets. Après imbrication partielle des cartes effectuer la cascade classique entre les mains (Photos 6a, b et c).
5°/ Egaliser le paquet obtenu et l'étaler (face en bas) en un ruban sur le tapis. La carte du spectateur sera alors visible approximativement au milieu de l'étalement (Photo 7). Commenter: « Vraisemblablement, à la suite de ce mélange, votre carte se trouve maintenant parmi des cartes de couleur opposée ?...» Tout en parlant isoler la carte du spectateur et les deux adjacentes (de part et d'autre). Retourner ces dernières, faces en haut.
A ce stade deux situations peuvent se présenter suivant que la carte a été insérée précédemment, dans le petit éventail, au niveau du décalage entre les deux lots de cartes ou non (voir §3°).
- L'une des cartes adjacentes est rouge et l'autre noire (Photo 8a). Dans ce cas de figure on se trouvera en présence d'un petit miracle (pour le spectateur!). Faire une remarque banale du genre: « C'est étrange!...Les cartes sont-elles bien mélangées ?» La main droite rassemble les cartes de la partie droite de ruban, la main gauche celles de gauche. Etaler les deux paquets, faces en haut, vers soi en arrière des cartes adjacentes correspondantes. Le spectateur aura la surprise de constater que les cartes sont encore assemblées par couleur en deux groupes distincts: rouge et noir (Photo 8b)...
- Les deux cartes adjacentes sont de même couleur (rouges ou noires). Faire la même remarque que précédemment. Puis rassembler les cartes de la portion droite de l'étalement et les amener sur celles de gauche. Reprendre le paquet ainsi reconstitué et l'étaler, face en haut, sur le tapis pour montrer que les cartes sont restées regroupées par couleur!..(Photo 9). A présent, si la couleur de la carte du spectateur est identique à celle des cartes adjacentes (Vidéo-clip), avec humour préciser: « A vrai dire, votre carte avait été mise dans la "bonne" pile! » A l'inverse (couleur de la carte du spectateur différente de celle des cartes adjacentes) (Photo 9) commenter également avec humour: « Tout à l'heure, Vous vous étiez trompé..., votre carte a été placée dans la "mauvaise" pile! »
Quelle que soit la situation finale, avec le boniment qui l'accompagne, cette routine ne manquera pas de plonger l'esprit du spectateur dans la perplexité.


Note: Si l'on a l'intention d'exécuter "Rouges et Noires" à la suite du tour "Troublante Carte Bleue" déjà expliqué (n°11), l'arrangement du jeu (rouge) utilisé dans ce dernier devra être, à partir du dessus: 10 de Carreau, Dame de Pique, Dame de Pique à dos bleu, 10 de Carreau duplicata, 16 cartes rouges et noires mélangées, 17 cartes rouges "convexes", 17 noires, Joker.
     

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